Réveil dans le canal Lemaire
Après cette première sortie en zodiac, nous réalisons que nous sommes bel et bien en Antarctique. On réalise aussi qu’à partir de maintenant, chaque journée est à la fois une première et une dernière… Notre présence ici est exceptionnelle, nous sommes si loin, l’environnement est tellement hostile, le froid, le vent, la neige… L’être humain n’a vraiment pas sa place ici. Nous sommes dans le royaume des baleines, des pingouins et des phoques. Même avec toutes nos épaisseurs sur le dos nous ne pouvons rivaliser.
Hier soir, nous avons pu diner en compagnie de Robert Swan
après sa conférence sur les techniques de prises de parole en public. L'occasion de revenir sur les raisons de notre présence ici.
mission #1 accomplie ;-)
Car la mission qu’il nous a donnée est de faire rayonner cette expérience autour de nous. Sensibiliser notre entourage à la fragilité de l’Antarctique, si loin mais si connecté avec nos vies dans l'hémisphère nord. L’activité humaine est à l’origine de la fonte des glaces de l’Antarctique, demain cette fonte sera la cause de nombreuses tragédies pour nos sociétés.
Ce matin, réveil matinal pour découvrir au lever du jour le canal Lemaire. Notre bateau se fraye un chemin dans cet étroit passage, nous sommes entourés d’immenses montagnes recouvertes de glace. Le décor est à couper le souffle. Un vent glacial s’y engouffre et s’accélère par effet venturi. J’ai mis toutes les couches de vêtement que j’avais et malgré la beauté du site nous finissons tous par rentrer nous réchauffer.
D’autant que nous allons bientôt prendre les zodiacs pour nous rendre au Port Charcot, désigné ainsi en hommage à un explorateur français parti du Havre pour rejoindre l’Antarctique. Parcourir une telle distance avec les embarcations d’époque me semble impossible et ils sont pourtant nombreux à l’avoir fait, sans même savoir ce qu’il les attendait ici.
Comme dit Robert Swan, les seuls explorateurs ce sont eux. Aujourd’hui, il n’y
a plus rien à explorer, Google Maps a fini de cartographier ce qu’il restait d’inconnu
sur notre planète. Nous ne sommes que de modestes spectateurs.
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