Robert Swan

D'explorateur polaire à défenseur de la planète

Robert Swan est à l'initiative de la mission en Antarctique que je vais rejoindre. Premier homme à avoir atteint les deux pôles sans assistance, il est aujourd'hui un des ambassadeurs de la lutte contre le changement climatique et de la protection de l'Antarctique. C'est son parcours singulier qui m'a permis de comprendre la raison d'être de cette mission, et tout son intérêt.

Robert Swan

Un rêve d'enfant

A l'age de 11 ans, le jeune Robert découvre à la télévision anglaise l'histoire de Robert Falcon Scott, le meneur de l'une des 3 premières expéditions à atteindre le pole Sud en 1912. Le rôle principale est joué par le célèbre acteur britannique John Mills, et la fin du film est assez tragique. Grâce ou à cause de lui, Robert Swan se prend de passion pour l'Antarctique et plus encore pour  le pôle Sud. De manière obsessionnelle, il va ensuite tout faire pour que son rêve devienne réalité. Suivre les traces de Robert Falcon Scott.

Robert Swan 11 ans et Robert Falcon Scott
 

"In the footsteps of Scott"

Le 11 janvier 1986, il atteint le pôle Sud en suivant l'itinéraire pris par Robert Falcon Scott. 1400km de marche sans assistance et 70 jours dans l'endroit le plus hostile de la planète. Comme souvent dans ce genre d'expéditions, Robert a connu quelques mésaventures. Son regard bleu iceberg en est une des conséquences. 

En 1986, l'opinion publique ne connait pas encore ce que l'on appellera plus tard le trou de la couche d'ozone. Il se situe juste au dessus de l'Antarctique lors de l'expédition, laissant passer des rayons UV particulièrement nocifs. La peau de Robert Swan en fit les frais, ainsi que ses yeux marrons, désormais bleus. 

Robert Swan pole Sud

Un autre évènement qui aurait pu tourner au drame va toucher l'expédition alors même qu'elle atteignait le pôle Sud : la coque du bateau qui les attendait en baie de Ross est percée par la glace. L'équipe n'aura qu'une trentaine de minutes pour évacuer le bateau avant qu'il ne sombre définitivement. Tout le monde sera finalement rapatrié sain et sauf, laissant derrière eux tout l'équipement.  

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Robert Swan dont l'exploit est quelque peu terni par cet incident aura à cœur de tout récupérer par la suite afin de rendre à l'endroit son blanc immaculé. Conscient de l'impact environnemental des nombreuses expéditions, il organisera quelques années plus tard la collecte et le recyclage de 1500 tonnes de déchets laissés en Antarctique.

"Icewalk"

Non content d'avoir survécu au pole Sud, il s'attaque à l'autre extrémité de la planète le 14 mai 1989. Ce nouvel exploit fait de lui le premier homme à atteindre les deux pôles sans assistance. Mais une fois encore, mère nature le met à rude épreuve. La banquise sur laquelle il doit évoluer en marchant fond prématurément et laisse apparaitre de nombreuses voies d'eau, devenant quasiment infranchissable. Ce phénomène aurait du arriver quatre mois plus tôt dans la saison. Le message est clair,  le réchauffement climatique est une réalité et il a bien a faillit lui couter la vie.

Robert Swan pole Nord

"Inspiring people"

Avant de partir pour son expédition au pôle Sud, Robert Swan avait pris le soin d'envoyer quelques mots depuis l'Antarctique à John Mills, l'acteur principal du film qui l'a tant inspiré : "vos talents d’acteur vont peut être avoir de funestes conséquences". John Mills lui répondit avec autant de panache, joignant une photo de lui en costume de Robert Falcon Scott :"si d'ici quelques temps tu ne finis pas par ressembler à ça, c'est que tu ne t'y prends pas de la bonne manière". C'est ce même John Mills qui l'aidera plus tard à rembourser les dettes accumulées pour monter l'expédition et rapatrier le matériel abandonné sur place. Non pas financièrement mais en lui apprenant à raconter son histoire avec l'éloquence d'un grand acteur et l'authenticité d'un véritable explorateur.

John Mills

Désormais orateur hors pair, il va parcourir les mers sur son voilier afin de sensibiliser les communautés à la préservation de l'environnement et prendre la parole en faveur de la défense de l'Antarctique dans chacun des sommets des nations unies. 

En 1994, Robert Swan est nommé envoyé spécial de L'UNESCO et anobli par la reine d'Angleterre l'année suivante. En 2003, il monte la première expédition en Antarctique composé d'entrepreneurs  afin qu'ils puissent témoigner des conséquences du réchauffement climatique. 

La mission à laquelle je m'apprête à participer est donc l'héritage de ce long cheminement, 'the journey' comme disent les anglo-saxons. Vivre une expérience exceptionnelle, se confronter à la réalité sans filtre et revenir avec une histoire unique à partager. Une histoire qui prend aux tripes, une expérience à faire rayonner au plus grand nombre pour les inciter à faire les bons choix. En tant que communicant, je reconnais bien là les bons vieux ressorts du story-telling que toute marque digne ce nom s'emploie à déployer. Ça fonctionne à merveille pour des objets aussi futiles que le dernier smartphone, alors pourquoi pas pour une cause aussi noble.

Et voici l'interview de Robert Swan que j'ai eu la chance de réaliser en Antarctique :





>>> Ecoutez son interview dans l'émission Desert Island Discs sur la BBC

 

>>> Et son TEDx :


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