Réveil au milieu des baleines et rencontres inspirantes

Depuis que nous sommes sortis du tant redouté passage Drake, nous alternons entre explorations et ce que les anglo-saxons appellent des "lectures". Un joli nom emprunté à la langue française pour désigner les conférences que les experts à bord nous délivrent. Difficile de dire à ce stade si nous tirons plus d'enseignements de ce que la nature nous offre ici ou de ces très nombreuses rencontres inspirantes.

Ce matin le souffle des baleines nous a littéralement scotché. Malgré leur masse imposante, elles se déplacent dans l'eau glacée avec une grâce incroyable. Par chance, leur population augmente depuis quelques années car elles sont désormais protégées (entre 1880 et 1930, 2.5 millions de baleines ont été décimées). Nous tenons nos distances pour ne pas les déranger et sommes parfois surpris de les voir s'approcher. On se sent minuscule à coté de ces géants, leur souffle est profond, puissant. Ce sont elles qui décident de nous tolérer dans leur environnement. Aujourd'hui, elles nous ont offert cette chance unique.
 

 
 
 



 
 
Au cours des conférences, j'ai fait la connaissance de Paulina, une jeune fille d'une vingtaine d'années qui a récemment atteint le pôle Sud avec Robert et Barney Swan. C'est l'histoire d'une adolescente comme les autres, tombée amoureuse de l'Antarctique par pur hasard et qui a voulu concrétiser son rêve. Un véritable modèle de persévérance.

Nous découvrons également comment certaines entreprises sont en train d'intégrer dans leur bilan financier la 'sustainability', en français le développement responsable. De telles initiatives sont très encourageantes car on connait tous le poids de la finance dans nos économies, et nul doute que ce soit un levier très efficace pour faire bouger les lignes.

De manière plus locale, Julia, prof aux USA, nous explique comment elle a réussi à sensibiliser tous les élèves de son école à l'environnement. Elle les a impliqués dans la réhabilitation d'un petit bout de forêt abandonné et envahi d'espèces invasives importées par l'homme.

Pour finir, on change d'échelle avec David Hone, notre expert dédié au changement climatique, qui nous a présenté ce matin les solutions sur lesquelles de nombreuses équipes travaillent actuellement. Il nous rappelle qu'aujourd'hui 80% de l’énergie que nous utilisons est d'origine fossile. Ne plus en être dépendant est donc un énorme challenge. 
 

Je retiendrai de sa présentation 3 axes à court terme : électrifier nos modes de transport, remplacer le pétrole dans la fabrication de l'énergie et enfin mettre fin à la déforestation. Un programme ambitieux auquel j'ajouterai une conviction personnelle, et il l'a d'ailleurs mentionnée, une consommation raisonnée.

 
 
Pour finir cette journée particulièrement dense, nous avons pu fouler le continent dans la bien nommée 'Paradise bay'. Cette baie héberge une base scientifique argentine dont les seuls occupants sont aujourd'hui des pingouins. Décor à couper le souffle, on réalise ici la quantité de glace qui recouvre l'Antarctique. L'épaisseur des glaciers qui plongent dans la mer fait plusieurs centaines de mètres. Nous avons d'ailleurs pu assister à l'effondrement de l'un d'entre eux dans la baie. A l'image du souffle des baleines entendu ce matin, le craquement de la glace est si puissant qu'il semble résonner à l'infini. Comme les baleines, les glaciers nous rappellent qu'ici, nous sommes bien peu de choses.
 



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