Passage Drake : le retour !

2 jours de navigation pour retrouver la terre ferme et un passage Drake moins rock'n roll que prévu. Personne ne s'en plaindra ! La navigation en pleine mer est une expérience très particulière, l'espace autour de nous semble infini tandis que notre espace de vie à bord est lui bien limité. Avec les 3m de houle, impossible de s'adonner à la lecture ou à nos chers écrans. On touche du doigt le quotidien des marins, une sorte d'aventure intérieure.

Sur un bateau chaque ressource doit être exploitée. Parmi les participants venant des 4 coins du monde, nous avons la chance de compter de nombreux talents, une prof de yoga, une méditante... Cette dernière traversée sera l'occasion de partager de nouvelles activités multiculturelles.

 

En milieu de journée, un couple de dauphins nous prend en chasse, leur vitesse est impressionnante, ils finissent d'ailleurs par nous distancer. La nature a encore une fois le dernier mot et c'est très bien comme ça !

 

 

Krill trouvé à Deception Island

 

A la demande générale, une session d'information dédiée au Krill est mise en place. Ce qui ressemble à une crevette rose à un rôle essentiel en Antarctique. Elle fait d'ailleurs partie des espèces les plus représentées sur notre planète avec une biomasse de 400 millions de tonnes, elle partage le podium avec l'être humain et les vaches ! 

Le Krill a des propriétés étonnantes, il est capable de générer de la lumière pour tromper ses prédateurs en eaux profondes. Il se nourrit du phytoplancton (qui est un excellent puits de carbone), et participe ainsi à la fixation du carbone (relâché au fond de l'océan lors de ses plongées profondes). Toutes les espèces présentes en Antarctique se nourrissent du krill. Une baleine en consomme 16 tonnes par an, un phoque 20kg par jour ! Au total la moitié des Krill  est consommée chaque année par l'ensemble des espèces. Pour survivre, les Krills doivent être d'excellents reproducteurs et c'est là que la glace à un rôle très important. C'est un refuge qui permet leur croissance à l'abri des prédateurs. 

Et pour boucler la boucle, le phytoplancton que mange le Krill utilise les excréments de baleine. Tout est donc lié : s'il n'y a plus de glace, plus de krill. S'il n'y a plus de baleine, plus de phytoplancton donc plus de krill, donc plus de baleine...CQFD !

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