Du Cap Horn au passage Beagle pour dire au revoir à Ushuaïa
Les marins ont un dicton : accoster à Ushuaïa par beau temps, c'est la certitude de revenir un jour. Si seulement... Après un passage Drake relativement calme (pas plus de 3m de houle), le capitaine nous a fait le plaisir de passer par le cap Horn au soleil levant avant de s'engouffrer dans les eaux calmes du passage Beagle qui séparent l'Argentine du Chili.
Cette météo clémente nous a permis d'assister dans d'excellentes conditions à la dernière conférence sur le climat. On nous rappelle que l'augmentation de température de 1,5°c risque d'être atteinte avant 2040. Ce qui aura pour conséquence l'élévation du niveau de la mer et l'apparition de phénomènes extrêmes (canicules, cyclones...) beaucoup plus fréquents et surtout de plus grande intensité.L'expert revient également sur un point dont je n'avais pas pris conscience jusqu'ici: il est important d'électrifier le plus vite possible tous nos équipements (à commencer par les transports) et cela même si l'électricité est produite via des énergies fossiles. En effet, l’électrification du parc automobile peut prendre énormément de temps (cycle de renouvellement, installation d'un réseau de bornes de recharge) et on ne peut pas se permettre d'attendre que toute la production d'électricité soit décarbonée (ce qui est l'objectif à terme). La production d'énergie et les moyens d'utiliser cette énergie sont deux sujets bien distincts qui doivent être traités en parallèle pour maximiser nos chances de réussite.
Pour terminer la journée sur une note positive les baleines nous offrent un spectacle incroyable dans le passage Beagle, elles passent très près du bateau, suivies par des dauphins et des phoques. La quantité de faune à cette endroit est impressionnante. On distingue même de nombreux bancs de Krill, ceci explique certainement cela...
Un détail en revanche m'interpelle en approchant d’Ushuaïa: nous avions laissé des montagnes enneigées et là tout est vert. Pour rappel, de ce coté de l'hémisphère nous sommes censés entrer dans l'hiver. C'est assez curieux car là, ça ressemble plutôt au printemps...
L'expédition se termine donc où elle avait commencé. La petite communauté que nous avions formée va devoir se séparer, mais chacun repart avec des tas d'initiatives en tête et l'envie profonde de faire bouger les lignes. La grande majorité des participants est beaucoup plus jeune que moi et leur détermination me remplit d'espoir pour la suite.
Demain nous ferons étape à Buenos Aires avant de retourner définitivement chez nous. Plus de 4 jours de voyage au total. Quand on dit que l'Antarctique c'est le bout du monde, ça n'est pas une vue de l'esprit !
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