Deception Bay, quand la nature a le dernier mot

Deception Island, tout un programme. Le bateau se fraye un chemin dans l'étroit passage qui nous donne accès au centre de l'ile. Cette île n'est autre qu'un volcan immergé toujours en activité de 30km de diamètre. Les vapeurs d'eau au bord en attestent. Le paysage est lunaire, fantomatique, tout semble avoir été laissé sur place à la hâte. Et en effet, l'histoire de cette île est tragique.

 
 
Cette île fut d'abord le théâtre de l'exploitation intensive de la fourrure de phoques au début du 19eme siècle et s'est transformée ensuite en une véritable usine de fabrication d'huile de Baleine. Cette huile était à l'époque utilisée comme source d'énergie. De très nombreux bateaux venaient s'abriter ici pour "préparer" les baleines avant d'en extraire l'huile à terre, stockée dans d'immenses barils encore présents sur la plage. Ce sont plus de 2 millions de baleines qui ont été décimées ici.
 
 
Finalement avec la découverte du pétrole, cette source d'énergie ne fut plus assez rentable et progressivement abandonnée. L'interdiction de capturer les baleines leur a même permis de voir leur population croître. Nous en avons croisé beaucoup ces derniers jours et malgré ce décor assez sinistre, la morale de l'histoire est plutôt positive : ça démontre qu'il est toujours possible d'inverser la tendance.
 
 
L'ile est désormais le royaume des pingouins et des phoques qui sont aujourd'hui ses seuls habitants. Des phoques avec lesquels on apprend très vite à garder nos distances, pour respecter leur tranquillité bien sûr, mais surtout à cause de leur caractère bagarreur... On sent bien qu'ils ne faut pas grand chose pour que l'on devienne l'un de leur sparing partners... Ce qui est très étonnant, c'est la manière dont ils cohabitent très sereinement avec les pingouins sur la plage, alors que ces derniers une fois dans l'eau deviennent une de leurs proies préférées...


 

De retour à bord, nous avons eu une dernière conférence de notre expert en changement climatique. Il nous a présenté les différents scénarios permettant de rester sous la barre des 1,5°C d'augmentation moyenne de la température mondiale (permettant de minimiser les conséquences sur nos modes de vie). Sa conclusion est que nous les dépasserons certainement mais que nous disposons de toutes les technologies nécessaires. L'enjeu sera en réalité la vitesse à laquelle nous serons capables de les déployer. Plus nous serons nombreux à en prendre conscience plus nous aurons de chance d'y arriver. Chacun doit prendre sa part, gouvernements, entreprises et individus.

Dernier accostage avant de quitter définitivement le continent et rencontre avec cette fameuse krill qui est à la base de toute la chaine alimentaire en Antarctique. Son rôle est essentiel pour la survie de toutes les espèces ici, et sa propre survie dépend de la glace qui contient le phytoplancton dont elle se nourrit.

On ne peut pas quitter le continent Antarctique sans se prêter au traditionnel polar plunge, littéralement le plongeon polaire. Je peux désormais témoigner sans grande surprise que l'eau est très froide...!

Voilà, notre passage en Antarctique se termine et nous aurons eu le privilège d'explorer une partie de la péninsule nord. Cette zone reste un timbre poste à l'échelle de ce continent qui fait deux fois la taille de l'Australie, mais nous repartons des images plein la tête et profondément inspirés de toutes ces fabuleuses rencontres !

 
Nous allons maintenant retrouver le redouté passage Drake et préparons nos cabines pour un ultime Rock 'n Roll avant de rentrer dans nos foyers. Ça devrait nous prendre près de 5 jours...





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