Associer les générations futures

Pour Robert Swan, tout a commencé quand il avait 11 ans. Fasciné par la quête du pôle Sud de Robert Falcon Scott interprétée au cinéma par le célèbre acteur britannique John Mills. On ne soupçonne pas l'influence que peut avoir un livre ou un film sur un enfant. Peut-on associer les générations futures à cette mission ? Et de quelle manière ?

 

L'expérience que je m'apprête à vivre est directement connectée à la jeunesse. D'abord parce que nos décisions d'adulte auront bien plus d'impact pour eux que pour nous. Les phénomènes climatiques ont une inertie que l'on mesure plus en décennies qu'en années. Et puis derrière l'enjeu environnemental, il y a aussi l'imaginaire que porte une destination aussi mythique que l'Antarctique. Depuis que nous avons admis que la terre était belle et bien ronde, on peut dire sans hésiter qu'il n'y a rien de plus au Sud !

 

Au delà de ces considérations, je suis également rattrapé par la réalité de ma situation familiale: devoir abandonner pendant près de trois semaines mes 3 enfants et trouver un réponse à la question de ma fille : "Papa pourquoi tu pars aussi longtemps ?". La vraie question est certainement "pourquoi tu pars tout court" mais je pense que je n'aurai de réponse définitive qu'à mon retour.


Dessine moi un iceberg...

Je me dois donc de leur monter une belle histoire, qui donne du sens à tout ça, qui les embarque et peut être même qui les inspire. Me voilà donc à contacter l'institutrice de ma fille pour lui proposer de les associer, de devenir en quelque sorte leur représentant. Pour la première fois de ma carrière, je me retrouve à présenter un powerpoint à des enfants d'une classe de CE2/CM1 et j'avoue que c'est bien plus stressant que de passer devant le comité de direction... Face à un enfant, l'adulte a une forme d'autorité qui transforme d'emblée toutes ses affirmations en vérités. Je vais devoir être précis et me préparer à une avalanche de questions aussi pointues qu’inattendues. Je réalise au passage la difficulté du métier d'enseignant et la grande responsabilité qui leur incombe. Chapeau bas au corps enseignant. Pour ce qui concerne ma prestation, je crois que c'est plutôt réussi, les enfants ont montré beaucoup d'intérêt pour le sujet et certains sont même particulièrement calés sur les questions environnementales. Nous avons passé un pacte : ils vont me confier leur mascotte " Phocus" que je mettrai en scène en Antarctique ainsi qu'une série de questions que je devrai poser à Robert Swan.  

De retour au bureau...

Fort de ce premier essai, je commence à présenter la mission à mes collègues en reprenant le support que j'avais préparé pour les enfants avec le soutien de notre expert environnement. J'ai l'impression de re-découvrir mes collègues, le sujet déclenche des discussions que je n'avais jamais eu auparavant ! Les échanges sont riches et je sens que la cause les touche. Je crois que je commence à mesurer toute la force de cette mission, et je ne suis pas encore parti ! 

>>> Lire l'article suivant

>>> Lire le premier article


Commentaires